Caught a glimpse of Algiers


Algiers          Algiers - Boulevard of the 11th of December 1960          Algiers - El Biar          Algiers - Boulevard of the 11th of December 1960          Algiers - Sanctuary of Martyr

Algiers - El Aurassi Hotel          Algiers - El Biar          Algiers - Boulevard of the 11th of December 1960          Algiers - El Biar          Algiers - Down town

Algiers - Down town          Algiers - El Biar Hotel          Algiers - Boulevard of the 11th of December 1960          Algiers - Down town          Algiers airport - From flight Air Algérie AH 1002

   


Alger entraperçue

Septembre, jour 1.
Carte postale en descente rapide à 6500 pieds : la ville au loin en cacophonie visuelle. Ses reliefs bordent une large baie au soleil orange-lourd-et-flou qui pleure sur l'horizon.
Alger survolée.
Première barrière policière à franchir à peine sortis de l'aéroport (si la guerre civile est à classer dans la catégorie souvenirs, les attentats sont toujours plus ou moins d'actualité). Dès l'orée d'autoroute, le chauffeur commence à foncer. Suivent trois autres barrages à l'approche desquels on ralenti brutalement avant d'allumer le plafonnier histoire que nos têtes ressortent bien sur fond de nuit… On file à plus de 130 en dépassant des automobiles qui roulent tous feux éteints quand soudain une silhouette à l'horizon, littéralement expulsée de nulle part, c'est-à-dire de l'ombre du talus de gauche, traverse tranquillement la chaussée devant nous… Tout ça doit être normal. Je fais mine de ne m'étonner de rien.
Alger abordée.


Septembre, jour 6.
El Biar. Quartier résidentiel abritant entre autres le ministère des finances et celui de l'énergie. El Biar, cible en 2007 de deux attaques meurtrières d'Al-Qaïda au Maghreb islamique contre le Conseil Constitutionnel et le Haut Commissariat aux Réfugiés de l'ONU (plusieurs dizaines de morts). El Biar et ses couloirs à ambassades. Microcosme d'allées étroites jalonnées de policiers en faction, bordées de fils de fer barbelés sur murs clairs et épais.
Alger surveillée, Alger quadrillée.
El Biar encore. Sa mosquée, bien qu'imposante, est trop étroite pour accueillir, en ces temps de ramadan, l'importante foule de fidèles qui s'y presse pour finir par prier dehors.
Alger débordée.
Descente en voiture vers le centre ville en empruntant des rues serpentines où s'égrainent, tout le long, des petits commerces et des groupes d'amis en conversation sur le pas des portes. On aperçoit, au loin, la mer masquée de nuit et les lumières fugaces de ses bateaux apparaissant / disparaissant entre les immeubles. Une mer noire sitôt vue sitôt disparue.
Alger devinée.
Tout semble furtif et mon regard le premier qui s'esquive aussitôt que le badaud qui m'observe à son tour a compris que je suis blanc
made in Occident. Fugitive aussi la vue, que j'ai en marchant vite, de l'intérieur des échoppes. Limitée encore ma compréhension des conversations captées au hasard : je m'épuise à imaginer le sens de ces phrases arabes dans lesquelles les mots en français font finalement office de naufragés.
Alger métissée, forcément métissée.


  CLICK ON THE IMAGES TO ENLARGE THEM